Livre de Gustave FAUTRAS – De la Loire à l’Oder
Ces pauvres hères partirent tels qu’ils étaient vêtus le 11 octobre 1870 pris en otages sans trop savoir pourquoi et se retrouvèrent sur les routes de France encadrés par des soldats prussiens inhumains, violents et totalement ignorants du traité de Genève. Souffrants de faim, de soif, maltraités par les prussiens qui les forçaient à avancer, ils furent obligés de marcher d’Ormes où ils servirent de boucliers lors de l’affrontement avec les troupes de l’empereur Napoléon III jusqu’à Nogent-l’Artaud. Là, ils furent entassés dans des wagons à chevaux non nettoyés de leur fumier et dirigés vers la terre allemande jusqu’au terminus : Stettin.
Dans ce camp plus que sommairement aménagé, ils contractèrent des maladies, durent travailler dans des carrières dans la froidure de l’hiver 1871 ; nombre d’entre eux périrent. Puis, ils furent transférés à Krékow. Enfin, fin février, les prussiens leur demandèrent de bien vouloir se rassembler pour leur retour en France, retour qui s’effectua en train. Dix-huit d’entre eux ont laissé la vie lors de cette épopée.
NB : au lecteur, regarde sur le monument érigé derrière chez M. et Mme BRETON à l’extrémité Est de la rue du Château, à Bricy, tu y trouveras le nom d’un des morts de Stettin.